(Courriels de diversion: <trois-etoiles@ignifuges-pansee.com> <choquees@reparation-cyclomotoriste.com> <transcrivons@agrafe-graisserait.com> <detruirais@rapprendrais-fourneau.com> <fatiguerent@indemniserons-demonterais.com> <devisagerai@opposerait-metamorphosiez.com> <deboutonnez@portait-textile.com> <fanges@vaillante-catalepsie.com> <coupent@orientiez-petit.com> <remues@graisserions-veloute.com> )


Pour répondre à la page suivante (assez instructive du reste)
http://www.pps.jussieu.fr/~dicosmo/Opinions/ConstitutionEuropeenne.html
, postée dans le courriel précédent.

Mais avant toute chose, les amateurs de logiciels libres aprécieront
l'usage de
"power point" par l'union européenne!
http://europa.eu.int/constitution/powerpoint_fr.htm

Le traité ne se comprenant pas sans connaître les traités précédents, on
appréciera également l'absence de lien hypertexte, dans la matrice de
traçabilité:
http://europa.eu.int/scadplus/constitution/comparison_fr.htm

Les perfectionnistes prefereront le code source:
http://europa.eu.int/eur-lex/lex/JOHtml.do?uri=OJ:C:2004:310:SOM:FR:HTML


                                             nous attendons tous une
réponse à beaucoup de nos problèmes : elle serait garante du libre
 échange,

voir article III-117

mais aussi sociale et solidaire;

voir article III-117

elle posséderait la force de l'unité pour peser dans la politique mondiale,

voir article III-325

tout en respectant les spécificités des nations qui la constituent;

voir article III-122

elle fonderait un modèle de croissance durable conjuguant
efficacité économique, respect de l'environnement, et
développement des individus.

voir notamment l'article III-119

Et dans deux mois, nous allons probablement encore dire oui,

Les sondages prévoient présentement le contraire.

et nous ne pouvons pas nous permettre de laisser les autres prendre
notre décision à notre place.

C'est pourtant le mieux qu'auraient çà faire ce qui n'aurons pas eu le temps de la lire entre le jour où ils l'auront reçu, et le jour où ils iront voter.

Si c'est une vraie Constitution, ce sera facile de l'imprimer sur
quelques pages,

Mais il ne s'agit pas d'une véritable véridique constitution mais d'un véritable et néanmoins véridique traité constitutionnel. Cependant, les expert en droit ne semblent pas tous d'accord sur ce point!

et la lire en métro au retour du travail.

Les parisiens sont décidément assez envahissant

Mais là, première surprise: ce texte contient 448 articles et, avec
les annexes, il faut une ramette de papier entière pour imprimer ces
474 pages!

qui se décomposent en: 73 pages pour préambule, partie 1, partie 2, et partie 4. 131 pages pour la partie 3 290 pages pour les protocoles et annexes.

   "La Constitution est l'ensemble des règles relatives à
l'organisation et au fonctionnement des pouvoirs publics et
l'ensemble des règles fixant le statut du citoyen"

et comme telle a le devoir d'être précise mais concise.

Et ce faisant elle est plus compacte que la constitution britannique composée de huit morceaux de textes: http://confinder.richmond.edu/uk.htm

En guise de comparaison, il est facile, grâce à Internet, de vérifier que

   * la constitution française de 1958, avec ses 89 articles, tient
sur 27 pages

On admire la précision relative à la cohabitation...

   * la constitution des états unis avec ses 7 articles, et
 les 27 amendements ajoutés (...) tient sur 19 pages

Mais les européens accepteraient-ils la constitution étasuniennes, avec ses 27 amendements, dont certains biens connus?


Cependant, je trouve difficile de comprendre comment on peut nous
demander sérieusement de voter en connaissance de cause un texte de
cette taille, dont la plupart des pages sont écrites dans un langage
franchement peu limpide.

Mais cela n'est pas un problème pour les français, qui l'ont déjà fait pour une précédente constitution.


Je me demande aussi si les ténors politiques de tout bord qui
nous incitent à accepter ce texte sans trop regarder ont vraiment eu
le courage de tout lire, ou s'ils se sont basés sur des résumés de
quelques lignes comme ceux que la presse nous soumet en ce moment.

On peut supposer qu'ils ont lu les rapports des différents parlements qui votent nos lois, et sont élus par des gens biens informés. http://www.constitution-europeenne.fr/index.php?id=35


Il faut vraiment du courage, ou de l'ignorance profonde, pour essayer
de vendre comme "démocratique" un tel système.

Un nouveau traité est donc nécessaire, pour le changer.

... une "codécision" inefficace ...

Fort heureusement, juste avant le vote en France pour la Constitution
Européenne, la communauté des informaticiens européens a pu suivre
pas à pas la mise en oeuvre de cette procédure de codécision pour
la directive européenne visant à introduire en Europe les brevets
logiciels, interdits auparavant par la convention de Munich de 1973
et par la directive européenne de 1991; c'est une histoire qui a
défrayé la chronique à plusieurs reprises depuis plus de quatre
ans. Malheureusement, sous prétexte de technicité (ah, la
technicité, encore elle!) cette affaire n'a pas été portée
suffisamment à la connaissance des citoyens.

   * en 2002, la Direction du Marché intérieur de la Commission
européenne (...) soumet (première étape de la codécision) la
proposition de directive 2002/0047, visant à introduire en Europe
les brevets logiciels    * le 24 septembre 2003, cette mobilisation
sans précédents porte ses fruits: le Parlement européen tout
entier (en séance plénière) vote (deuxième étape de la
codécision) par 361 voix pour, 157 contre et 28 abstentions, un
ensemble d'amendements à la directive, ce qui la transforme en un
texte qui interdit clairement les brevets logiciels
   * la proposition amendée est examinée par un groupe de travail
nommé par le Conseil des ministres, qui après plusieurs mois
de négociations secrètes, produit un document de compromis (sic!)
qui élimine les amendements du Parlement et réintroduit la
proposition initiale de la Commission, durcie
   * le 18 mai 2004, lors d'une réunion du Conseil des ministres est
voté avec une courte majorité un accord politique sur une "position
commune" qui reprend le document de compromis
   * dans les mois qui suivent, différentes présidences tournantes
(Irlande et Hollande) du Conseil essayent de transformer cet accord
de principe en adoption officielle du texte sans vote (dans le jargon
communautaire, cela s'appelle un A-item), trois fois, dont une, en
Décembre 2004 pendant une réunion sur l'Agriculture et la Pêche
(sic!); à chaque fois ces tentatives se soldent par un échec,
grâce à l'intervention de la Pologne.
   * une commission du Parlement Européen demande formellement à la
Commission de retirer la directive; cette demande est ignorée;
   * le 5 mars 2005, le parlement Danois vote une motion obligeant
son gouvernement à bloquer la directive, si elle était reproposée
   * la présidence luxembourgeoise remet à l'ordre du jour d'une
réunion du conseil du 7 mars 2005, toujours comme point à adopter
sans discussion, et passe en force, en refusant de l'enlever de
l'agenda quand le ministre Danois le demande
   * maintenant, (regardez à nouveau le schéma), le seul choix
raisonnable du parlement devant le mépris profond et l'obstination
du Conseil est de rejeter la directive, mais pour cela il faut la
majorité des membres élus (et non pas des votants)

Le parlement a donc le dernier mot?

Vous êtes perdus? C'est normal, mais ne paniquons pas, on peut tout
résumer en quelques lignes: une directive est proposée par la
Commission,
(...)
laissant maintenant le parlement avec comme seule option de rejeter
le texte, mais avec une majorité qualifiée.

La codécision fonctionne donc de manière imparfaite.

Mais on a beau chercher désespèrement, il n'y a pas dans ce projet
de Constitution la moindre avancée démocratique:

Mis à part: - l'élection d'un président du Conseil européen pour deux ans et demi, - l'attribution d'une personnalité juridique à l'Union européenne, - la création du poste de ministre des Affaires étrangères de l'UE, chargé notamment de la Politique étrangère et de sécurité commune de l'UE (PESC), - l'instauration du droit d'initiative populaire en matière législative, - l'intégration de la Charte des droits fondamentaux de l'UE dans le traité, - la fusion des trois piliers en un seul texte définissant les politiques de l'UE, - la simplification du schéma institutionnel, - la possibilité pour un État membre de quitter l'Union européenne.

   Par rapport au traité de Nice et au traité d'adhésion d'Athènes,
la répartition des pouvoirs est sensiblement modifiée. La
procédure de codécision, qui place le Parlement européen aux
côtés du Conseil, en tant qu'organe législatif, devient la
procédure législative ordinaire. 95% des lois européennes seront
adoptées conjointement par le Conseil et le Parlement européen.

Le parlement (élu démocratiquement) aura donc plus de pouvoir.

Ceci n'est pas une "augmentation des pouvoirs du Parlement", mais
l'extension à tous les domaines d'une procédure dans laquelle les
faits ont montré que le pouvoir du Parlement est marginal.


   * grave dans le marbre ( art. II-77-2) la protection de la
"propriété intellectuelle" (qui inclut ces brevets logiciels que
des pans entiers de la société européenne ne veulent pas)

Mais la liberté d'expression et d'information est garantie par l'article II-71, alinéa 1. L'article II-72 alinéa 2 ne parle pas de "brevets logiciels".

   * enlève au parlement tout rôle lorsqu'un traité sur, par
exemple la propriété intellectuelle, est negocié par l'union (art.
III-315-3)

Mais le parlement doit approuver ou être consulté (article III-325 alinée 6, paragraphes a et b).

   * diminue les recours et les devoirs du tribunal pour les
procédures liées à la propriété intellectuelle, seule exception
reconnue (Protocole fixant le statut de la CJUE, Titre III, Article
53)

Sauf que le titre III s'arrête à l'article 46...

Cependant l'article 53 de la partie IV concerne la propriété intellectuelle,
mais que signifie t-il?

Quoi faire?

On ne nous laisse guère le choix: le seul moment où l'on aura
une chance quelconque de dire NON, c'est fin mai, au moment du vote
sur la constitution européenne. Une fois le texte adopté, et c'est
justement le propre d'une Constitution, il sera extrêmement
difficile de le modifier (à la différence des autres traités de
l'Union).

Mais rien n'empêchera la France de sortir de l'Union.

un NON français à la constitution européenne aura un tout autre
poids que le NON d'un Etat mineur. Cela fera l'effet d'une véritable
bombe atomique dans le cercle politique européen,

Donc, il ne faut pas être pour le non.

cela pourrait ouvrir la porte à un véritable débat démocratique

De quel genre de débat peut-il s'agir?


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