(Courriels de diversion: <integristes@fastueux-plaidoirie.com> <typo@gaussait-independante.com> <epandage@accoutumes-mourante.com> <maintiendriez@surgir-apostasier.com> <foncerai@delivreraient-usurper.com> <valoriserais@proprietaire-bafouilleuse.com> <consequente@depossession-depensieres.com> <estime@recoifferez-suspensive.com> <pleurais@blondissaient-betonnais.com> <amenuiseriez@protagoniste-enlaca.com> )
Kevin Rowanet wrote: > Je le savais bien qu'il ne pourrait pas résister longtemps avant > d'intervenir, Jean-Côme, suffisait d'attendre :-))) > > J'ajoute mon petit grain de sel, sans prétention, Jean-Côme tu rectifies > si nécessaire. Ce n'est pas vraiment nécessaire mais bon :-) > > Les anglais n'emploient pas nos guillemets français (qui ressemblent à > << et à >>) mais il serait faux de croire qu'ils n'ont pas de notion de > symbole « ouvrant » et « fermant ». A ma connaissance le symbole > communément appelé « double-quote » (celui-ci : ") employé à la fois > comme ouvrant et comme fermant est de la très mauvaise typographie > anglo-saxonne, répandue par les machines à écrire parce qu'elles > n'offraient pas moyen de faire mieux. > En bonne typographie anglo-saxonne, le symbole ouvrant ressemble un peu > à un 66 et le fermant à un 99 (tête en bas pour ouvrir, tête en haut > pour fermer) et jamais personne n'a prétendu qu'une machine à écrire > était destinée à produire de beaux livres. Les machines-à-écrire sont même à l'origine de beaucoup de mauvaises habitudes visiblement (Cf. « on ne met pas d'accent sur les majuscules » apparu avec les ces outils). Les anglos-saxons sont plus riche que les francophones puisqu'ils ont deux types de guillemets les simples et les doubles. Autrement oui, bien sûr, il y a des guillemets ouvrants et des guillemets fermants. > Ces symboles (qui ne sont donc pas des double quotes) existent aussi en > français, mais leur emploi est assez rare ; par exemple, tout le monde > sait que lorsqu'on cite les paroles de quelqu'un, on écrit deux-points > et on ouvre des guillemets ; dans le cas (rare) ou la personne dont on > rapporte les paroles cite elle-même quelqu'un d'autre, alors les > guillemets internes sont justement le 66 et le 99 qu'utilisent les anglais. > > Et pas besoin d'aller chercher des ouvrages poussiéreux pour voir ce > dont je parle, il suffit de lire le journal Le Monde par exemple. Il s'agit là d'une des règles très controversées. En pratique, la règle va dépendre du manuel de typographie utilisée. Il y a eu récemment une discussion intéressante à ce sujet sur fr.comp.text.text sur la façon de citer un passage anglais à l'intérieur d'un document français dans lequel il y avait une citation entre guillemets. Par exemple : Il avait dit « I said ``Yes!'' » On fait comment ? Mmmmh ? Pour résumé la discussion : on fait plus ou moisn ce que l'on veut à partir du moment où on respecte une certaine logique et *surtout* on reste cohérent dans l'ensemble de son texte. > > > Coller les symboles ! et : (entre autres) au mot qui les précède est un > aussi un usage anglo-saxon (correct cette fois-ci) mais pas français. > C'est peut-être à force de lire de l'anglais que de plus en plus de > français croient de bonne foi qu'il faut coller « : » au mot qui le > précéde. C'est d'autant plus amusant que la ponctuation « : » est la seule qui soit précédée d'une espace justifiante normale (insécable) alors que les autres (! ? ;) sont précédée d'une espace fine insécable. À la limite, si on ne devait en décoller qu'une, ce serait justement celle-là ! > [...] > (oui, je sais, il faudrait distinguer majuscule de capitale...) On peut admettre ce glissement sémantique. Je le pardonne si on comprend bien qu'il y a beaucoup plus que 26 lettres dans l'alphabet français. > Ce que Jean-Côme ne dit pas explicitement c'est que toutes ces règles > dont il est question ne sont pas aussi rigides que celles qui fixent le > comportement d'un compilateur, pour prendre un exemple à propos de langage. > Ce sont plutôt des « usages culturels », donc différents d'une langue à > l'autre(*) et pas tous parfaitement admis même par les experts en la > matière ; il suffit d'aller s'aventurer sur les listes de discussion > parlant de typographie pour s'en rendre compte. Il semblerait que le traffic sur la liste de diffusion typographique se soit un peu calmé. Malgré le fait d'avoir appris énormément de choses durant mon abonnement, je n'en pouvais plus (une centaine de messages par jour, cela m'a calmé). > Si le manuel des règles de typographie en usage à l'Imprimerie Nationale > est une référence incontournable pour le français de France (à citer par > exemple à qui vous chercherait noise avec des histoires d'accents sur > des majuscules), inutile de rêver à un code gravé dans le marbre qui > trancherait toute incertitude et ferait l'unanimité sur tout. Même le manuel des règles de typographie en usage à l'Imprimerie Nationale est incontournable seulement lorsqu'on veut éditer quelque chose en passant par l'Imprimerie Nationale. Beaucoup de personnes pensent que ce n'est pas, loin s'en faut, la meilleure référence en la matière. Le meilleur argument pour les accents sur les capitales n'est pas le fait que le manuel de l'IN l'exige, mais plutôt que *tous* les manuels de typographie l'exige en expliquant les très rares cas où on peut discuter de leur emploi : - capitales très hautes par rapport à l'interligne (c'est le cas de certaines fontes cursives) où la présence d'un accent risque de perturber l'interlignage ; - impossibilité technique de réaliser l'accentuation et dans ce cas, on n'accentue rien du tout, ni capitale, ni bas de casse (minuscule). Il y a peut-être d'autres exceptions mais je ne connais pas. > Par ailleurs, ces règles ont aussi un aspect singulier et très > intéressant, c'est qu'elles visent à rendre le texte écrit lisible, ce > qui est une notion bien plus complexe qu'on ne pourrait le croire à > première vue (nombre de caractères dans une ligne, rapport entre la > hauteur des capitales et espace laissée après le point final pour que > l'oeil(**) repère aisément les débuts de phrase, etc.). Oui. En réalité, les choses sont un peu plus complexes. On peut schématiser à outrance en séparant les règles en deux groupes : - les règles qui facilitent la lecture (même si le commun des mortels ne voit pas pourquoi) comme le nombre de caractères par lignes, le rapport taille de fonte/interligne, les lettres avec ou sans empattements, la disposition et la taille des marges sur une page ou une double page, etc. - les règles qui n'ont qu'une raison historique et n'ont plus vraiment d'utilité aujourd'hui mise à part le fait de demander à tout le monde d'écrire de la même façon (ce qui facilite également la lecture, il faut bien l'avouer). Par exemple, nombre de ligatures servaient à économiser la place à l'époque où graver dans du marbre ou utiliser du parchemin rendait cette économie vraiment importante. Beaucoup de ces ligatures ont disparue. En français, il ne reste que le ae et le oe. Je ne crois pas qu'écrire curriculum vitae ou currculum vitæ facilite réellement la lecture. D'autres ligatures ont un rôle esthétique comme les ligatures ff, fi, fl de certaines fontes qui n'ont pour but que d'empêcher des télescopages disgracieux entre lettres ou les ligatures ct ou st des bouquins de la pléiade que je trouve particulièrement belles mais, soyons honnêtes, totalement inutiles quant à la facilité de lecture. Jean-Côme Charpentier -------------------------------------------------------------------- Les listes de diffusion occultes: <URL:http://www.CULTe.org/listes/>