(Courriels de diversion: <factotum@demeneras-distrairai.com> <primitives@disciplineraient-polysyllabiques.com> <decontenanceras@ensorcelante-fluctuerait.com> <franc-maconneries@privilegierais-berceraient.com> <divorcons@triomphants-piecettes.com> <rigidite@depense-occidentalisees.com> <cintrez@humanisme-servirez.com> <gemirai@deductive-affinerait.com> <arrogeaient@feutrera-repu.com> <plissement@epela-aboutisses.com> )



L’antiterrorisme espionne aussi mails et textos
JEAN-MARC LECLERC.
 Publié le 28 mai 2007
Actualisé le 28 mai 2007 : 09h52

L’antiterrorisme espionne aussi mails et textos

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Jean-Christophe Marmara/Le Figaro.
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La nouvelle plate-forme d’interception des services de renseignement devrait
gérer 20 000 requêtes par an.

LE 2 MAI, en toute discrétion, entre les deux tours de l’élection
présidentielle, le ministère de l’Intérieur a mis en place sa nouvelle
plate-forme technique d’interception des données de connexion aux systèmes de
communication. Qu’il s’agisse d’un appel sur mobile, d’un courriel envoyé par
Internet ou d’un simple texto, les « grandes oreilles » de la République peuvent
désormais savoir qui a contacté qui, où et quand. À ce stade de leurs enquêtes,
les services ne s’intéressent pas à l’enregistrement des conversations ou au
contenu des textes échangés qui doivent faire l’objet d’une demande classique
(mais très contraignante) devant la Commission nationale de contrôle des
interceptions de sécurité (CNCIS). C’est le « contenant » qui intéresse ici la
police, la trace de la connexion qui témoigne du lien entre deux ou plusieurs
personnes. Et il faut aller vite. Car les techniques modernes de communication
n’ont plus de secret pour les terroristes en puissance. Les acteurs des réseaux
changent très souvent de mobiles, se contactent entre eux depuis des cybercafés
et s’envoient même des messages subliminaux dans les pages des sites Internet
islamistes qu’ils consultent. Or, aussi étonnant que cela puisse paraître, la
police ne peut, par exemple, capter en direct les textos que depuis quelques
mois !

Grâce à ce centre technique situé dans les nouveaux locaux hypersécurisés des
services de renseignement de la police nationale à Levallois-Perret
(Hauts-de-Seine), les enquêteurs peuvent désormais se faire transmettre en un
clic ou presque par les opérateurs de téléphonie la liste de tous les appels
entrant et sortant sur l’ensemble des lignes de l’abonné, se faire communiquer
ses documents d’inscription avec son adresse et ses coordonnées bancaires. Ils
peuvent aussi exiger de connaître tous les sites Internet ou adresses de forum
sur lesquels il a pu se connecter. Levallois est en fait un immense centre
d’aiguillage. Et c’est l’Uclat (Unité de coordination de la lutte
antiterroriste) qui l’administre. Car ces requêtes ne peuvent être formulées que
par les services habilités (DST, DCRG, RG-PP, Sous-direction antiterroriste de
la DCPJ et DGGN) pour « prévenir » les actes terroristes. C’est la conséquence
logique de la loi Sarkozy du 23 janvier 2006 votée après les attentats de
Londres.

Une dizaine de fonctionnaires des directions concernées collaborent dans cette
cellule de Levallois placée sous le regard sourcilleux de l’Inspection générale
de la police nationale (IGPN). La «&#8201;personnalité qualifiée&#8201;» de la
police des polices qui effectue ce contrôle, avec quatre adjoints labellisés
comme lui pour trois&#8194;ans par la CNCIS, n’est autre que François Jaspart,
l’ancien patron de la PJ parisienne. Depuis le 2 mai, Levallois a déjà traité
300 requêtes par semaine, issues aux deux tiers de la DST et des RG. La
plate-forme devrait bientôt pouvoir absorber « 20 000 requêtes par an », estime
un expert.

"Faire mieux pour moins cher"

De son côté, sans faire de bruit, la justice crée son propre système
d’interception des SMS pour répondre aux réquisitions des juges d’instruction,
mais aussi des parquets. Il pourrait être opérationnel dès juillet. Cette fois,
les magistrats vont obtenir directement des opérateurs les contenus des
messages. Et pas seulement dans les affaires de terrorisme. La Place Vendôme va
créer en outre sa propre plate-forme nationale d’écoutes pour enregistrer les
voix. Elle sera prête, fin 2008, début 2009. Objectif affiché : économiser 45
millions d’euros par an. « Derrière tous ces projets, il y a la volonté de
l’État de faire mieux pour moins cher », assure un magistrat. Et, dans son
esprit, mieux signifie encore plus d’écoutes et d’interceptions des données à
caractère privé. Pour l’heure, la France n’est pas encore le pays de Big
Brother. Le nombre des interceptions judiciaires dans l’Hexagone est 15 fois
moins important qu’en Italie, 12 fois moins élevé qu’au Pays-Bas et 3 fois
inférieur à celui de l’Allemagne. Le criminologue Alain Bauer met toutefois en
garde&#8201;: « Il faut se méfier de la tentation de la ligne Maginot
électronique. Trop d’écoutes tue les écoutes. Nos amis Américains en ont fait la
triste expérience en 2001 et depuis. »

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