(Courriels de diversion: <bafouilleuse@consequente-depossession.com> <depensieres@estime-recoifferez.com> <suspensive@pleurais-blondissaient.com> <betonnais@amenuiseriez-protagoniste.com> <enlaca@massivement-diffracter.com> <moralisee@excederent-interceptee.com> <sixieme@sauge-detaxeraient.com> <helant@nivellera-decapiterent.com> <aveulies@grenier-comparu.com> <cotelees@pariees-suriner.com> )


on est en été, que diable :-), un peu d'exotisme pour nous changer des 
discussions.

et merci à Loic pour nous faire partager son voyage :-)
jdd

-------- Original Message --------
Subject: [Galoli] Ma Transpy a moi ... est une trans-altiplano
Date: Thu, 15 Jul 2004 14:23:07 +0200
From: Trocme Loic <loic.trocme@siemens.com>Reply-To: galoli@yahoogroupes.frTo: 'galoli@yahoogroupes.fr' <galoli@yahoogroupes.fr>
Il y a quelques semaines j'étions en Bolivie...

"Un casco y guantes? Si amigo, je vais essayer de vous trouver ça..." me
répond perplexe le Bolivien à qui nous louons deux motos pour quelques
jours...
C'est finalement avec des casques bien trop grands et des gants en laine de
lama que nous nous élançons vers le lac Titicaca.

Point de KTM Avdventure ou BMW R1200GS pour cette expédition en Bolivie,
mais des machines finalement bien plus adaptées. Légères, pas chères, passe
partout, fiables et facilement réparables sur place, équipées d'un
carburateur réglé pour l'altitude... Le choix se portera sur des Yamaha 175
DT, un modèle fabriqué en Amérique latine.
Les valises latérales, poignées chauffantes, doubles disques de frein
n'existent pas ici. Le chargement est donc des plus sommaire : deux
bouteilles d'essence et une d'eau sur le porte bagage. Les coupe vent,
tee-shirt et chaussettes rejoignent la clef à bougie dans le sac à dos.
Point de U ou de chaîne antivol a trimbaler : il n'y a pas de vol. Voila qui
tombe à pic car il n'y a pas d'assurance non plus, et encore moins
d'assistance! La salsa commence à prendre un air de Rock'n roll. On adore.

A peine sorti du premier village qu'un arrêt s'impose : lorsque l'on tourne
la tête, les casques prêtés restent toujours face à la route. Ils sont
VRAIMENT trop grands. Il faut agir! Lali passe la capuche et le bob à
l'intérieur du casque pour caler l'ensemble, et je réalise le même
empilement avec un bon gros bonnet chaud. Pas très académique comme
protection, mais efficace. Vamonos !

C'est que l'on est déjà à 3800m au dessus du niveau de la mer, perché sur
les hauts plateaux des Andes. Même si ici, c'est la fin de l'été, l'air
dépasse rarement les 20°C. L'oxygène d'ailleurs se fait sensiblement plus
rare. Si les moteurs, eux, sont réglées correctement, il nous faut plusieurs
jours pour que le mal de tête dû à l'altitude s'estompe. Les infusions de
feuilles de coca que l'on trouve partout sont le meilleur remède contre ce
mal de l'altitude. A partir d'aujourd'hui, à peine en meilleur forme, c'est
le wouiiiiinnnnn de nos monos deux temps qui bourdonne aux oreilles jusqu'au
coucher du soleil.

Direction : plein ouest vers le Lac Titicaca. On traverse l'Altiplano. C'est
plat et tout droit... Pas un arbre ni un rocher mais ça n'a rien de monotone
pour autant. Nos vaches normandes ont simplement été remplacées par les
lamas. Nos regards se croisent, chacun semblant prendre l'autre pour un
extraterrestre. En dehors des villes, les motos sont rares. Dans un pays où
deux litres d'essence coûtent le prix qu'un repas, les transports
individuels sont un luxe. On ne croisera que quelques minibus bondés de
Boliviens entassés.

Mieux vaut trouver une station service car bien sur la jauge n'existe pas,
et j'ignore la conso des engins. Les réservoirs, annoncés à 12 litres, ne
font en fait que 9,5 litres. Les bouteilles d'essence emportées en réserve
nous assurent finalement une autonomie supérieure à celle d'un VTR... A
chaque plein de « gazolina » on se renseigne sur les éventuelles autres
stations se trouvant dans un rayon de 150km, et on avance par sauts de
puce. Des stations service, on en voit tout au long de la route, mais toutes
fermées définitivement depuis des années. Il ne reste que des « points
d'essence » où un villageois a acheté un ou deux fûts de 500 litres qu'il
revend au détail. Pour chaque client, il siphonne à la bouche le nombre de
litres demandé.

La pompe a huile de ma moto ne fonctionnant pas, c'est directement du
mélange dont j'ai besoin. Avec une grande précision, un bol d'un quart de
litres lui donne la quantité exacte d'huile nécessaire à 5 litres d'essence.
Une bonne louchée d'huile supplémentaire fera finalement l'affaire pour
compenser l'essence mise en plus. Reste à bien secouer la moto pour que le
mélange soit homogène. La notion de « faire le plein » n'existe pas. Ici, on
vient acheter par bidon de 5 litres ou 3 litres.

Au milieu de nulle part, un gamin saute de joie voyant que l'on répond à ses
grands signes. Sa mère revient des champs, mâchant des feuilles de coca. Des
branchages débordent de part et d'autre du chargement qu'elle transporte sur
son dos, dans un superbe tissu multicolore. En passant à sa hauteur, on
aperçoit un bébé aux yeux écarquillés penché sur le dos de sa mère. Les deux
lamas et le cochon qu'elle rapporte à la maison sont toutes les richesses du
foyer. Si la Bolivie est le pays le plus pauvre d'Amérique latine, il n'est
pas miséreux pour autant.

Les champs de quinoa multicolores cèdent brutalement leur place à de grandes
étendues parsemées de tâches blanches. Intrigués, nous nous arrêtons
volontiers, mais le temps se couvre et on craint l'orage en soirée. On ne
tarde pas à connaître l'origine de cette blancheur dans les champs : une
pluie de grêle s'abat sur nous. Frigorifiés, sans aucun abris à des dizaines
de kilomètres, il n'y a pas d'autres choix que de filer au plus vite. Sans
visière, Lali conduit d'une main, tentant avec l'autre de protéger son
visage de l'agression de grêlons. Heureusement de courte durée, l'orage
s'éloigne et on devine au loin le grand Lac se profiler.

En traversant un village, on est transporté par des odeurs d'épices, qui
nous changent radicalement des fumées du deux temps. L'occasion de faire une
pause pour manger. C'est sur les marchés que l'on a la garantie de trouver
des repas bon marchés, frais et copieux. La truite du lac Titicaca est
réputée pour être la meilleure du monde. Cuisinée de différentes manières,
voila un plat qui n'a rien à envier à notre cuisine française! Un jus frais
de platano ou de maracuja fera un dessert idéal.

Au petit matin, après la traditionnelle infusion de feuilles de coca, nous
partons à la rencontre de Anastacio pour réparer mon pneu crevé. La porte
indique « atelier de bicyclette », mais il répare aussi bien les de pneus de
camions. Le temps du démontage, on fait connaissance et j'en arrive à lui
sortir une revue de moto que j'avais ramené de France. A chaque page, il
écarquille les yeux et n'en revient pas, lui qui n'a toujours eu a faire
qu'à
des monos japonais ou des bicylindres Jawa, il découvre des moteurs pleins
de
soupapes et des motos qui penchent tellement dans les courbes qu'on dirait
qu'ils tombent. C'est qu'il y a plus de gros trails taillés pour l'aventure
en région parisienne que dans toute l'Amérique latine. Alors que ma moto
était posée sur un tronc d'arbre, il s'exclame à la modernité en voyant une
photo d'une véritable béquille d'atelier... Bon, c'est pas tout, ça, mais on
a du chemin à faire. La chambre à air de 21 pouces ira finalement très bien
dans le pneu de 19. La revue que je lui laisse en cadeau lui suffit comme
paiement pour la réparation. Ciao ciao Amigo ! On espère être à Copacabana
dans l'après midi.

La saison des pluies qui vient de se terminer a laissé derrière elle pas mal
de routes et de pistes détruites. Comme chaque année, les Boliviens les
reconstruisent là où elles se sont effondrées. Les ponts, quand ils
existent, sont eux rarement reconstruits. Heureusement, cette nuit, il n'y a
pas eu de gros orage. C'est l'occasion de tester différentes techniques pour
les passages de gué, histoire de traverser sans trop se tremper, tout en
essayant de garder une certaine stabilité... Ce qui est un amusement
aujourd'hui deviendrait vite une grosse galère s'il pleuvait quelques
heures.

Juste avant que le soleil ne plonge dans l'immense lac, on arrive enfin à
une véritable station service, juste avant la frontière péruvienne. Le
pompiste nous explique qu'à cause de l'orage, il n'a plus d'énergie pour
nous servir. C'est d'une panne d'électricité dont il s'agit. Nous voila à
mettre en route un groupe électrogène pour alimenter en électricité la pompe
à essence... Les dépôts d'essence manuels étaient finalement plus simples!
D'une main, je mets l'essence, de l'autre je verse l'huile pour que le
mélange se fasse. Lali attend son tour.

Nos regards se croisent. On échange un sourire contre un clin d'oeil. Les
réservoirs sont pleins et elle a repéré comme moi une petite auberge juste à
côté... Les plus grands bonheurs sont souvent les plus simples.

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