(Courriels de diversion: <devaluerez@depossederiez-redirections.com> <interposees@identite-voltigeaient.com> <nurse@parsemes-applicateur.com> <vaquais@encherissait-aspirions.com> <feuillete@enlaceraient-populations.com> <concomitant@desabonnons-reclassee.com> <trompiez@enchaînerons-maisons.com> <saupiquet@commuera-deuxieme.com> <resolviez@terrassent-decevriez.com> <dechiffrait@allongee-restaureraient.com> )


Eric Marsden wrote:

> Qqun a "leaké" un mémo interne Microsoft qui analyse le phénomène du
> logiciel libre, et les dangers qu'il pose pour Microsoft. C'est tout-à
> fait édifiant: ils ont bien compris la plupart des avantages du
> modèle, et pensent que ca pourrait leur poser pas mal de problèmes.
> Ils constatent que Linux a été utilisé dans des applications
> critiques avec beaucoup de succès, que le cycle de développement dans
> le logiciel libre est très court. Ils craignent pour NT Server, mais
> pas trop pour le desktop.
>
> Leur principale méthode d'attaque sera de "décommoditiser" les
> protocôles et les applications, c'est à dire de combattre les
> standards ouverts. En étendant les protocôles existants (.doc,
> encodage ms-tnef pour le mail etc) et en créant de nouveaux formats
> propriétaires à chaque fois que cela leur sera possible, ils espèrent
> se protéger contre la pénétration du logiciel libre sur leurs marchés.
>
>    http://www.tuxedo.org/~esr/halloween.html
>
> --
> Eric Marsden
> emarsden @ mail.dotcom.fr
> It's elephants all the way down
> -
> Le CULTe sur le ouebe > http://savage.iut-blagnac.fr/
> La page de linux-31 > http://savage.iut-blagnac.fr/linux-31/

Ci joint un article paru sur Liberation aujourd'hui.

http://www.liberation.com/quotidien/semaine/981102luns.html

Serge
Title: Libération - la semaine

LE QUOTIDIEN


Linux cogne aux fenêtres de Microsoft
Ce système d'exploitation gratuit séduit de plus en plus d'entreprises, menaçant ainsi la suprématie de Windows.

Par LAURENT MAURIAC

Le lundi 2 novembre 1998





Linux, mode d'emploi
Qu'est-ce que Linux?
Comme Windows, Linux est un système d'exploitation pour ordinateurs personnels (PC). Comparable à un chef d'orchestre, c'est le logiciel qui fait fonctionner tous les autres. Linux est une adaptation pour le PC du système d'exploitation Unix. Jusqu'à peu, Linux était principalement utilisé par les développeurs de logiciels, les universités et les fournisseurs d'accès à l'Internet. Il gagne les grandes entreprises, qui l'utilisent principalement pour leurs réseaux internes et leurs sites web.
Qu'est-ce qu'un logiciel libre?
C'est un logiciel dont les secrets de fabrication (appelés «codes source») sont partagés et diffusés librement. Tout programmeur volontaire peut ainsi participer à l'élaboration du produit, en proposant ses propres améliorations.
Linux est-il vraiment gratuit?
Oui, si on le charge sur l'Internet. Linux est développé pour le plaisir, par des passionnés bénévoles. Les versions sur CD-Rom sont payantes (à partir de 250 francs avec assistance téléphonique) pour couvrir les frais de pressage et de distribution.




«Il n'existe pas d'entreprise assez riche - pas même Microsoft- pour lutter contre les talents conjugués des meilleurs programmeurs de la planète.»
Roberto Di Cosmo
 

Microsoft ne sait plus quoi penser de Linux. Jusqu'à l'automne, l'entreprise préférait traiter par le mépris ce système d'exploitation diffusé gratuitement via l'Internet et dont les développeurs s'échangent les secrets de fabrication pour sans cesse l'améliorer. En dépit de ses 4 à 8 millions d'utilisateurs (selon les estimations), c'était juste, aux yeux de l'entreprise, un hobby intéressant pour bidouilleurs. Linux, ce programme créé en 1991 par un jeune programmeur finlandais, Linus Torvalds, ne sortirait pas des disques durs des «nerds» (les fanas d'informatique).

Fiabilité, stabilité, rapidité. Seulement, on voit aujourd'hui fleurir ce système d'exploitation dans les entreprises. Mercredi, l'Education nationale décidait d'en favoriser l'utilisation (lire ci-contre). Linux commence sérieusement à empiéter sur le territoire de Microsoft, qui contrôle 90% du marché des systèmes d'exploitation. Et particulièrement sur celui de Windows NT, le produit destiné aux professionnels. «C'est le tueur de Windows NT», affirme Stéfane Fermigier, président de l'Aful (Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres). «Linux joue dans la même division», ajoute cet ancien élève de l'Ecole normale supérieure, 31 ans, enseignant à Jussieu en mathématiques. Un point de vue largement partagé, de Bernard Dufau, président d'IBM France («Nous pensons que Linux représente à terme une menace pour Windows») à Roberto Di Cosmo (1) («il n'existe pas d'entreprise assez riche - pas même Microsoft- pour lutter contre les talents conjugués des meilleurs programmeurs de la planète»).

Le petit logiciel s'est déjà offert de beaux coups de pub: c'est avec Linux que les effets spéciaux du film Titanic ont été réalisés, sans que ses spectateurs n'aient eu, semble-t-il, à en pâtir. Plus grave pour Microsoft: Linux est en train de se tailler une réputation de fiabilité, de stabilité et de rapidité bien supérieure à Windows NT. Selon une étude du cabinet d'études Datapro, en 1997, c'est le système d'exploitation qui apporte le plus de satisfaction à ses utilisateurs en entreprise. Un exemple: France Télécom utilise Linux pour son site Voila. Ce site «portail» (point d'entrée sur le Web) arbore même un logo Linux sur sa page d'accueil (2). Son responsable, Laurent Souloumiac, se dit très satisfait de ce logiciel, non seulement économique, mais fiable: «J'y crois énormément», ajoute-t-il, avant de constater qu'à France Télécom, «il y a de plus en plus de gens qui utilisent Linux ou qui commencent à y réfléchir».

Depuis l'été, le logiciel enregistre des ralliements en cascade d'entreprises informatiques. Les grands développeurs de bases de données (Oracle, Informix, Computer Associates) ont annoncé des produits pour Linux. Le 29 septembre, Red Hat, principal distributeur du système d'exploitation, annonçait des prises de participation minoritaires d'Intel et Netscape dans son capital. Un tel engouement ne repose pas seulement sur les qualités intrinsèques du logiciel, mais aussi sur la recherche de moyens pour réduire la dépendance vis-à-vis de Microsoft. Lequel sait aussi, quand il le faut, se servir de Linux. «Une personne à Helsinki peut rapidement écrire le cúur d'un système d'exploitation sophistiqué», a affirmé John Warden, le principal avocat de Microsoft au début du procès. Commentaire agacé de Scott Rosenberg, responsable de la rubrique multimédia du magazine en ligne Salon (3): «Lorsque l'entreprise est dans son mode de gestion habituel -écraser les nouveaux venus et conquérir le monde-, elle fait peu de cas du défi représenté par Linux. Mais soudainement, quand c'est utile à ses objectifs dans le procès antitrust, elle élève Linux au rang de compétiteur.»

Une affaire de spécialistes. Microsoft hésite sur l'attitude à adopter: depuis peu, Steve Ballmer, numéro deux de l'entreprise, déclare publiquement que Linux est un concurrent sérieux. Dans un document remis à la SEC (Securities and Exchange Commission), Microsoft dit s'attendre à une concurrence redoublée de logiciels comme Linux. Pourtant, Marc Chardon, président de Microsoft France, continue de penser que son utilisation «fait de la maîtrise du système d'exploitation une affaire de spécialistes chevronnés. Il apparaît que Linux ne répond pas aujourd'hui aux exigences de la plupart des entreprises et encore moins du grand public» (4).

Les consultants du cabinet d'études IDC France donnent plutôt raison à cette argumentation: Linux serait un «phénomène de mode face à une tendance lourde du marché. Ce n'est pas ça qui va déstabiliser Windows NT à terme», estime Thierry Hamelin. Virginie Bauvais, consultante spécialisée dans les systèmes d'exploitation, insiste sur la quasi-absence de Linux sur le marché français: «En dehors des articles de presse et des laboratoires de développeurs, son impact est à peine visible.»

Pourtant, ce qui se passe aujourd'hui avec Linux rappelle l'évolution d'un autre outil informatique, lui aussi confiné à ses débuts aux milieux de la recherche: l'Internet, qui a obligé Microsoft à revoir en catastrophe sa stratégie. L'évolution qui a fait entrer le Web dans les entreprises et chez les particuliers se produit aujourd'hui avec Linux: la création d'interfaces graphiques utilisables avec la souris rend son utilisation comparable à celle de Windows ou de MacOS (le système d'exploitation qui équipe les Macintosh). Des suites bureautiques (traitement de texte, tableur, etc.) sont en train d'apparaître. Netscape propose depuis longtemps une version de son programme de navigation. L'éditeur Corel a annoncé une version de son traitement de texte Word Perfect gratuite pour les particuliers. Avec ces produits, assure Stéfane Fermigier, «on peut mettre Linux dans les mains d'à peu près n'importe qui, des secrétaires aux cadres». Pour les particuliers, «il manque encore des CD-Rom et des jeux», reconnaît-il. En attendant qu'ils voient le jour, le président de l'Aful recommande: «Travaillez avec Linux et jouez avec Windows.».

(1) Coauteur, avec Dominique Nora, du Hold-Up planétaire
(2) www.voila.fr
(3) www.salonmagazine.com
(4) Lettre ouverte publiée le 19 octobre en réponse aux attaques formulées par Roberto Di Cosmo.


L'Education nationale encourage le rebelle

Par L.MA.

C'était mercredi jour de fête pour la communauté Linux en France: l'Aful (Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres) signait un accord-cadre avec le ministère de l'Education nationale. «C'est le même type d'accord que ceux signés par l'Etat avec des entreprises comme Microsoft, Lotus ou Bull», explique Bernard Lang, secrétaire général de l'association. La convention prévoit «le soutien de l'Aful à des projets de mise en réseau de lycées, collèges et écoles» grâce à l'utilisation de logiciels libres, ainsi qu'à «l'installation de postes de travail sous Linux». Pour Stéfane Fermigier, président de l'Aful, la «dimension symbolique est extrêmement importante. Avant, les enseignants qui avaient un projet se heurtaient à un refus de leur proviseur ou d'un responsable du rectorat, parce qu'un accord était passé avec tel ou tel éditeur.» Aujourd'hui, «on est reconnus par l'Education nationale, on est considéré comme des interlocuteurs pour les collectivités locales et les académies», se félicite Bernard Lang.

Principal atout des logiciels libres dans l'enseignement: les économies réalisées. Non seulement Linux est gratuit, mais il peut s'utiliser sur du matériel ancien, ce qui n'est pas le cas de Windows. En effet, à chaque nouvelle version, la plupart des logiciels commerciaux comme Windows se dilatent. Pour faire tourner ces «obésiciels» (logiciels obèses) au fil de leurs versions successives, il faut investir régulièrement dans du nouveau matériel, tous les trois ans environ. «Linux fournit le moyen de récupérer des machines usagées des administrations et des entreprises et de les fournir à bas prix aux écoles», explique Stéfane Fermigier. Mais aussi aux lieux publics d'accès à l'Internet ou aux services administratifs. Linux permettrait ainsi d'accélérer la démocratisation de l'Internet et de lutter contre les risques d'inégalité.


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